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  • mardi 10 octobre 2017

    Un formidable désir de lecture (part one)


    D.R
    Ah, la rentrée littéraire ! Chaque année, nous voyons arriver cette période avec autant de curiosité que d'appréhension… Appréhension à l'idée des dizaines de milliers de cartons qu'il va falloir réceptionner et manipuler chaque semaine (aïe, le dos...), cartons eux même remplis de centaines de milliards de nouveautés - romans, essais, albums jeunesse, etc. - qu'il faudra lire, les uns après les autres ou tous en même temps, le plus vite possible parce que les piles montent, montent, montent sur nos tables de chevetBien sûr nous sélectionnons en amont, bien sûr nous ne pouvons ni ne voulons recevoir l'intégralité de cette avalanche littéraire ! Mais quand même, c'est une période intense de lecture au kilomètre et de bien peu de sommeil.

    Et pourtant ! Comment ne pas se laisser gagner par l'excitation en les déballant, ces fameux cartons ! Comment ne pas se sentir heureux de ce formidable désir de lecture suscité par le bouillonnement éditorial, l'écho médiatique exceptionnel donné aux livres et aux auteurs ! Plus qu'à d'autres périodes de l'année, les livres sont comme des promesses, promesse d'être éblouis, emportés, bouleversés par nos lectures, et même si ces espoirs sont parfois déçus, on se laisse prendre au jeu.

    Alors oui, une fois les piles bien rangées sur nos tables, nous faisons le dos rond, un peu agacés par l'hystérie de la période des prix littéraires, on attend que ça passe, mais que de belles découvertes aussi, que de belles voix que l'on a envie de donner à entendre, voix affirmées d'auteurs que nous aimons déjà et qu'il est bon de retrouver, voix inouïes jusqu'alors et qu'il nous semble avoir toujours connues, voix plus ténues que celles qui dominent le grand concert de la rentrée….
     

    Et parmi celles-ci, écoutez : la voix d'Eka Kurniawan, dans Les belles de Halimunda, (éd. Sabine Wespieser), ample fresque indonésienne tant historique que mythologique construite autour d'une inoubliable lignée de femmes ; celle de Paolo Cognetti dans Les huit montagnes, (éd. Stock), récit d'enfance, de filiation, intimiste et émouvant, et déclaration d'amour aux montagnes (de lui, on avait déjà beaucoup aimé aux éditions Zoé Le Garçon et la montagne) ; la voix singulière d'Ali Erfan dans Sans ombre (éd. de l'Aube), récit glaçant de la guerre Iran-Irak vue à hauteur d'enfant ; la voix chaude de Kei Miller dans By the river of Babylon (éd. Zulma), conte rastafari à la belle maîtrise narrative (chroniqué ici) ; la voix bouleversante et hélas à jamais éteinte de Richard Wagamase dans Jeu blanc (éd. Zoé, qui avaient déjà publié l'an dernier le magnifique Les étoiles s'éteignent à l'aube, chroniqué ici) ; la voix de Joël Baqué dans La fonte des glaces (éd. P.O.L), loufoque épopée d'un charcutier devenu à son corps défendant « une icône de la cause écologique » (et de Joël Baqué on avait adoré La mer c'est rien du tout chez le même éditeur) ; enfin la voix de Baptiste Morizot dans Les diplomates, cohabiter avec les loups sur une autre carte du vivant (éd. Wildproject), stimulant essai qui nous invite à « vivre en bonne intelligence avec ce qui, en nous et hors de nous, ne veut pas être domestiqué »…
     
    Allez, laissez nous un peu de temps, et nous vous proposerons d'autres merveilles…
    Claire

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