éd. Inculte
19.90 €
Drôle de famille que la famille Mazal… Même si
l'on est invité dès l'ouverture du roman au plus près de leur
intimité, le premier abord est si froid que la lecture tâtonne un
peu, prudente, sans que l'on sache bien où l'auteure veut nous
emmener.
Très nombreuse – six enfants tout de même –, cette
famille n'a pourtant rien des tribus bruyantes, joyeuses et
bordéliques qui vous mettent tout de suite à l'aise. Les aînés,
tous surdoués, sont occupés à la rédaction de thèses ou à la
poursuite de brillantes études, « le père » travaille
loin, passe peu de temps avec sa famille et semble pressé de
repartir lorsque cela arrive… La seule connivence familiale se fait
sur le dos du reste du monde, lors de sessions « condescendance ».
Isidore, treize ans, se fait le chroniqueur lunaire de cette routine un peu triste.
Plus jeune enfant de la fratrie, il se considère
aussi comme le « moins beau et le moins intelligent » de
tous. Pourtant, quand le père meurt, les qualités d'empathie
d'Isidore qui manquent tant aux autres membres de la famille seront
pour chacun la consolation, l'indispensable liant et l'ouverture vers
d'autres possibles.
Et voilà qu'au fil de la lecture on se met à
sourire, à s'attendrir, à rire aux éclats par moments. Ça y est,
on y est attachés à ces doux-dingues, qui finalement, chacun à sa
façon, se débattent avec la difficulté de vivre et de trouver sa
place.
N'en doutons pas, Camille Bordas sait très
exactement où elle nous emmène, et avec quel talent !
Claire
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire