Traduit de l'américain par Josette Chicheportiche
éd. Gallmeister
23.50 €
Nell et Eva, deux sœurs, ont toujours vécu dans la maison familiale, au cœur d'une forêt. Une vie heureuse avec des parents excentriques qui leur ont fait l'école à la maison et les ont toujours encouragées à être pleinement elles-même, sous la devise : « ta vie t'appartient ».
Alors qu'elles ont 17 et 18 ans et que leur mère vient de mourir, la civilisation telle qu'elle la connaisse s'effondre brutalement : plus d’électricité, des exodes massifs et des rumeurs inquiétantes d'épidémies, catastrophes nucléaires, coups d'état à travers le monde... La ville voisine se vide et bientôt il n'y a plus d'essence, ce qui rend les déplacements impossibles.
L'isolement de Nell et Eva, dont le père va mourir aussi, est à la fois protecteur et source d'angoisse, car leur vulnérabilité est grande. Leur temps sera désormais occupé à organiser leur survie, tout en tentant de préserver un peu de ce qui a été leur vie et leurs passions : la danse pour l'une, la lecture pour l'autre. Pendant longtemps, l'espoir que tout cela va se terminer, qu'il s'agit d'une parenthèse avant le retour à une vie normale, les tient, avant que ne s'impose, brutale, la réalité : il n'y aura pas de retour en arrière. Il va falloir ré-inventer une façon d'être au monde.
Ce roman bouleversant a fait écho pour moi, même
s'il en est très différent, à un autre paru à la rentrée et qui a aussi été un vrai coup de cœur : Station eleven, d'Emily
St John Mandel (éd. Rivages) ; on pense aussi à La Route
de Cormac Mc Carthy, au très beau roman jeunesse Automne (Jan Henrik
Nielsen, éd. Albin Michel jeunesse), au Black-out de Marc
Elsberg (éd. Piranha), toutes œuvres qui, chacune à sa manière,
martèlent la fragilité de notre mode de vie, notre
assujettissement à la technologie qui nous a coupé d'un rapport
vital à notre environnement et aux autres.
Dans cette perspective post-apocalyptique, Dans
la forêt (paru en 1996, avant les autres ouvrages cités –
même s'il était resté inédit en France) fait le pari d'une
re-connection possible à la nature, d'un retour à des savoirs ancien, où l'homme n'est plus dissocié de ce qui l'entoure mais fait corps avec lui.
Claire
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